L’Or des damnés, l’album de Nicolas Bianco-Levrin, nous a beaucoup plu car des pirates comme ceux-là, dans une aventure à 200 à l’heure et des dessins magnifiques… on a forcément eu envie de lui poser des questions pour connaître ses secrets.
Bonjour Nicolas, les pages de ta BD font penser à de la gravure sur bois. Comment as-tu dessiné ?
D’abord, j’ai dessiné à l’encre de Chine et au pinceau. Puis la couleur a été faite à l’ordinateur avec des outils pour les dessins animés.
Tes personnages font un peu peur, t’es-tu inspiré de portraits de vrais pirates ?
Afin d’exagérer les expressions ou les grimaces des personnages, je m’inspire… d’animaux ! Et lorsque je les invente, je commence souvent par des croquis rapides pour voir comment ils marchent, se déplacent, leurs principales attitudes. Enfin, j’ajoute les détails à la fin.
Portrait de Nicolas Bianco-Levrin
Les yeux, surtout, sont très perçants et nous regardent fixement… Tu veux vraiment faire peur aux enfants ?
Ah, mais les plus fourbes des pirates ont des yeux de serpent. Il y a un passage dans une taverne où l’on croise des pirates féroces et sans pitié. C’est sombre mais cela va permettre de plonger dans la suite de l’aventure. Comme on a eu peur au début, j’espère que cela donne envie d’aller jusqu’au bout de l’histoire pour savoir comment les héros vont s’en sortir.
Pourquoi as-tu mélangé humains et animaux ?
Grâce au dessin, tout est possible. Je peux faire voler des éléphants, attraper des nuages ou faire parler les chats. C’est cette magie qui me donne envie de faire des histoires en images, tant dans mes livres que dans mes films.
Pourquoi y a-t-il beaucoup de pages en jaune et noir, comme la couverture ?
Le jaune donne une ambiance chaleureuse, comme à la lueur d’une bougie. Et le noir va servir de fond sombre dans lequel la bougie va briller encore plus fort.
Pourquoi parfois, pendant plusieurs pages, n’utilises-tu que deux ou trois couleurs ?
Chaque passage de la bande dessinée est pensé dans des atmosphères différentes. Les couleurs servent à construire les différentes ambiances. Par exemple, il y a un duel sous la lumière bleue du clair de lune, des tempêtes sur des fonds violets ou la profondeur des mines d’or dans des teintes rouges.
Combien de temps as-tu mis pour écrire et dessiner cette histoire ?
Entre la première idée et la dernière case finie, il se sera passé six mois. Les personnages et l’univers ont d’abord existé dans des albums que je dessine depuis près de cinq années.
Dessines-tu chez toi ou dans un atelier ?
Je dessine chez moi. C’est là que j’invente et que je réalise mes livres et films d’animation.
Propos recueillis par Anne Bensoussan.
Pour découvrir les films d’animation de Nicolas : www.nicolasbianco.fr